vendredi 11 juillet 2014

A1 - Départ au cœur des Alpes juliennes, à proximité du plus haut sommet slovène, le Triglav (2864 m)


La nuit a été très courte et compte tenu de l'horaire l’hôtel n'est pas en mesure de servir le petit déjeuner...Quelques biscuits feront l'affaire en attendant  un probable arrêt du bus au long du trajet .Départ de NOVA GORICA. Je rejoins la gare routière sous la pluie et il est 5h 23 quand le bus , désert à cette heure, prend la route pour TRENTA. L'essentiel du parcours s'effectue dans la vallée de la SOCA. La clarté du jour est suffisante pour admirer la magnifique rivière aux eaux d'une transparence absolue, aux reflets jade ou turquoise suivant la profondeur. Court arrêt café /biscuits à BOVEC.Je retrouve ce petit village ou je m'étais largement ré-équipé lors d'une précédente traversée sur l'itinéraire ROUGE en 2011...Déjà trois ans !On apprend vite sur la VIA ALPINA. La moindre erreur,un manque de préparation , un équipement inadapté ou incomplet...tout se paie cash et il ne faut pas insister ou persévérer dans l'erreur.Le risque de "crevaison" est là
 TRENTA, qui sera la destination du jour, n'est plus qu'à quelques virages serrés sur cette route étroite qui serpente au fond d'une etroite vallée, se frayant péniblement un petit espace sur une des berges de la SOCA. Evidemment il pleut, le plafond nuageux très bas et le village désert. Rien de très engageant... que faire d'une pareille journée...Attendre une improbable éclaircie dans l'humidité et la fraîcheur ?. A priori pas d'orage mais une bonne pluie qui mouille et plombe le moral. Je décide de partir sur la première étape tout en évitant de trop réfléchir et enfilant l'équipement "tout-temps".J'avais imaginé un autre départ pour cette belle traversée du massif au pied du mythique TRIGLAV ! Ça commence bien... La première partie de l'itinéraire parcourt la vallée de ZADNJICA avant de bifurquer à gauche en direction du Col de LUKNJA / 1764. C'est parti sur le large chemin forestier empierré ... je croise deux jeunes tchèques, immobiles et comme plantés au pied de leur voiture. Je crois que mon allure décidée et quelque peu inconsciente les démoralise encore plus . Ce n'est pas leur jour et ils ne marcherons pas ... ! Arrivé au fond de la vallée, au pied du très raide ressaut rocheux qui conduit au col, je décide de continuer....Il pleut, la brume envahit le paysage mais l'absence d'orage et de grondement du tonnerre me rassurent.L'attaque des pentes est franche, le sentier est exigeant mais très bien tracé. Construit par les militaires italiens lors de la Première Guerre, il permettait de surveiller la frontière...Des gens sérieux à qui l'on peut faire confiance, au moins pour le tracé des chemins et sentiers militaires...Au cours de mes différents parcours sur les tracés de la Via Alpina, j'ai été surpris par le nombre, l'importance, et la qualité des routes construites par les armées sur l'ensemble des Alpes...Ne ménageant ni leurs efforts, ni leur habileté et leur science, il demeure nombre de ponts, de tunnels, de murs de soutènement et de fortifications, au fil d’innombrables kilomètres de chemins et de pistes !
Nombre de ces chemins sont désormais des parcours de randonnée et les fortifications abritent les chamoix ! Un peu plus loin, petit problème... un vieux bouquetin aux cornes impressionnantes barre le sentier ! Que faire ? J'essaie d'avancer mais il émet un "chuintement" d'agacement. La trace est étroite et la pente très raide. Désolé mon vieux mais il faut que je passe ! D'un pas décidé, frappant et agitant les bâtons de marche, je le force à reculer puis à rejoindre les pentes où il sera certainement plus à l'aise que moi...

Je croise l'itinéraire Rouge qui descend vers TRENTA...Personne au carrefour et plus généralement sur la trace . A part le bruit des gouttes de pluie et du vent qui agite la capuche, c'est le silence absolu et c'est très bien comme ça.Une dernière traversée puis un passage de névé qui encombre le sentier et toujours délicat,  me voilà au col. Il pleut toujours et le vent remonte des paquets de brume depuis l'autre versant qui s'ouvre sur la magnifique vallée glaciaire de VRATA, au pied du TRIGLAV gommé du paysage par les nuages.
Quelques photos, des biscuits et j'entreprends la descente, pas mécontent d'avoir choisi de partir sur l'itinéraire malgré le mauvais temps et une certaine fatigue du voyage.

Les premiers mètres de la descente s'effectuent dans un raide couloir rocheux... la roche friable est rendue glissante par la pluie et la boue et un gros névé barre le couloir ! Sur la droite, j'aperçois un bout de câble accroché à la paroi. Il fera l'affaire pour se glisser dans l'étroit passage contre le rocher puis pour rejoindre de raides  pentes d'éboulis qui marquent le haut de la vallée. La suite ? Un long et compliqué cheminement sur un terrain largement recouvert par d'importants névés glissants... Pause déjeuner pour admirer le paysage et savourer ce retour sur les sentiers. Tout au fond, je pense apercevoir le toit du refuge émergeant d'une clairière. La cheminée fume... il doit faire bon près du poêle.
La descente se poursuit sous le couvert des arbres qui finissent de s’égoutter. Coup d’œil en arrière pour apercevoir le col toujours dans la brume...Le refuge est devant moi. Il me reste à faire le tour de la terrasse pour trouver l'entrée !




Accueil sympa, remise des clefs pour une chambre dans laquelle je serai seul puis douche à un €uro les trois minutes... après ce sera froid et très désagréable ! Il est 18 h 20 lorsque je saupoudre de parmesan  un copieux plat  de spaghetti. Je termine mon verre de bière puis retour à la chambre car la journée a été longue.


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